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Même l'hiver: Un poème d'Isabelle Lévesque, peintures et photographies de Gaetano Persechini

 

Publié par la revue Ce qui reste.  http://www.cequireste.fr/

https://issuu.com/revuecequireste/docs/m__me_l_hiver

Extraits de Même l’hiver,

 

 

Fi du jour, émane des heures cette lumière

― temps de plus venu du fond des âges.

 

Temps ferment, nocturne inversé,

ponctuation de l’ombre

tournant pleine-lumière

et divaguant.

 

                            **

 

 

 

 

 

 

 

 

Marche dans l’eau claire,

contre la pierre. Le sel (jadis : relief du ciel).

 

L’eau prise en sortilège.

L’érosion n’a rien suivi

du maritime attrait d’un massif poli.

La pensée renonce, captive, angle perdu.

 

Où la parole première ?

Flocon magnétique.

 

                                **

Buée, désordre des gouttes,

aliment d’altitude.

L’eau transformée.

 

Pour qu’une humide escale prenne la terre

et féconde. Nous restons silencieux.

 

Les mots suivent un chemin plus bas, la mer,

ses souterrains conduits.

Dénichés pour une graine plus silencieuse.

Nous recouvrons les signes et, protégés

nous le savons,

ils deviendront.

 

                                        **

Parcelle.

Phrase et le verbe échappé rejoint.

Rien ne finit qu’il faille creuser un sillon,

ces lignes identiques où des signes attisent.

 

Trace. Vestige. Les mots solides,

face au silence, le passé visité, coupé,

nous portions sur chaque épaule l’équilibre.

 

La balance. Sa pesée. Le verbe court.

 

                                     **

Isabelle Lévesque

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